Princesse ?


Violaine LE FUR propose un travail autobiographique qui mêle vidéo, photographie, sculpture et écriture. D’origine camerounaise et bretonne, elle a grandi en banlieue parisienne. À 13 ans, elle perd son père arrivé en France depuis 30 ans (enfant, il lui contait qu’au Cameroun elle était princesse). Son corps rapatrié, elle perd tout contact avec sa famille africaine. C’est 10 ans plus tard, après une décompensation psychique, qu’elle effectue seule son premier voyage au Cameroun. Elle s’y sentira pour la première fois guérie et tissera de nouveaux liens familiaux et artistiques. Consciente des dangers de l’amnésie culturelle, elle axe son travail autour de l’Afrique, une Afrique rêvée. Réalisatrice et actrice, elle repart en 2017 à la conquête de sa mémoire familiale. Le territoire à conquérir est celui des tombes. Ses ancêtres sont enterrés en brousse selon la tradition, à l’ouest du Cameroun en terre Bamileke. Si les chemins ne sont pas empruntés et défrichés régulièrement, la végétation les recouvre rapidement. Il s’agit de territoires physiques. Mais Bassamba et Bandunga deviennent pour elle les territoires symboliques de l’inconscient. Emprunter le chemin des tombes équivaut à affronter ses peurs. Ayant retrouvé son éloge « NGOUKWATOUM », « la vraie fille de Mbatoum », elle retranscrit des mythes d’Afrique de l’Ouest en tant que poétesse. Sur le chemin qu’elle vous propose d’emprunter vous trouverez des impressions sur bâches en plastique (celles utilisées lors des deuils), un costume végétal réalisé en résidence à la Fondation Jean Félicien Gacha, des feuilles de bananier en lévitation, des statues qui pleurent et la mer. Cette exposition est une ode à la fragilité et à la mutation.

Maison Bergamini

Adresse

Ecole Moderne 17

Code postal
1070
Ville
Anderlecht

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